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LES TEMPS MAUDITS

son chargement, les repoussa à coups d’énormes morceaux de houille.

La foule amassée sur les trottoirs et les conducteurs des chars embouteillés poussaient des rugissements de plaisir et d’encouragement. Le mécanicien du tramway, qui aplatissait les casques avec sa longue barre d’aiguillage, perdit connaissance et fut arraché de sa plateforme. L’officier de police, enragé de voir ses hommes repoussés, se mit à leur tête pour assaillir le tombereau. Mais le charretier se multipliait.

Par moments, une demi-douzaine d’agents roulaient sur le pavé ou sous le véhicule. Occupé à repousser une attaque à l’arrière de sa forteresse, le roulier se retourna juste à temps pour voir l’officier en train de monter sur le siège : celui-ci était encore en équilibre instable lorsque le voiturier lui lança un bloc de charbon d’une trentaine de livres. Le projectile atteignit en pleine poitrine l’assaillant qui tomba à la renverse sur le dos d’un cheval de flèche, dégringola sur le pavé et vint caler la roue arrière de son automobile.

Catherine le crut mort. Mais il se releva et retourna à l’assaut. Elle étendit sa main gantée et caressa le flanc du cheval qui s’ébrou-