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AU SUD DE LA FENTE

charbon, un gros homme en manches de chemise, alluma sa pipe et se mit à fumer tranquillement en regardant d’un air placide l’officier de police qui tempêtait et jurait après lui sans obtenir autre chose qu’un haussement d’épaules.

De l’arrière provenaient des tambourinements de bâtons blancs sur les têtes et une cacophonie de cris, hurlements et blasphèmes. Un rapide crescendo indiqua que la foule avait brisé le cordon d’agents et arrachait un jaune de son siège. L’officier de police envoya à la rescousse un renfort prélevé sur son avant-garde, et la foule fut repoussée.

Un agent, sur l’ordre de l’officier de police, se hissa sur le siège du tombereau pour arrêter le conducteur : celui-ci, se levant tranquillement comme pour l’accueillir, l’enferma soudain dans ses bras et le fit dégringoler sur la tête de son chef. Ce charretier était un jeune géant. En le voyant grimper sur son chargement et saisir de chaque main un morceau de charbon, un agent, en train d’escalader le camion d’un côté, lâcha le tout et sauta à terre. L’officier donna ordre à une demi-douzaine de ses hommes de prendre d’assaut le véhicule. Le conducteur, rampant d’un bord à l’autre de