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AU SUD DE LA FENTE

reusement pour lui, rencontra de nouveau Mary Condon.

Une fois réinstallé dans son bureau, il ne trouvait guère agréable le souvenir de cette entrevue, qui rendait ses scrupules doublement impératifs. Bill Totts s’était conduit d’une façon abominable : non seulement il avait revu Mary Condon au Conseil Central du travail, mais en la reconduisant il l’avait fait entrer dans un restaurant et lui avait payé des huîtres. Avant de prendre congé d’elle à sa porte, il l’avait entourée de ses bras et embrassée sur les lèvres, à plusieurs reprises. Et les derniers mots qu’elle lui avait prononcés à l’oreille, bien doucement, avec un soupir profond, véritable sanglot d’amour, avaient été ceux-ci :

— Bill… oh ! Bill… mon chéri !

Freddie Drummond frémissait à ce souvenir. Il voyait l’abîme béant devant lui. N’étant pas polygame de nature, il s’effarait des conséquences possibles de cette situation. Il ne voyait que deux voies pour s’en tirer : il devait devenir Bill Totts pour toujours et se marier avec Mary Condon, ou bien rester définitivement Freddie Drummond et épouser Catherine Van Vorst. En dehors de cette alternative,