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LES TEMPS MAUDITS

d’être débauchés pour encourager les femmes ; et Bill se trouvait près de la porte de l’atelier de calandrage quand Mary Condon se présenta pour y entrer. Le surveillant, un homme gros et gras, lui barra la route. Il ne voulait pas qu’on débauchât ses ouvrières, et allait apprendre à cette intruse de se mêler de ses affaires. Comme Mary essayait de se faufiler entre lui et la porte, il la repoussa en lui posant son énorme main sur l’épaule. Elle promena ses regards autour d’elle et aperçut Bill.

— Hé, monsieur Totts, cria-t-elle. Un coup de main, s’il vous plaît. Je veux entrer là.

Bill éprouva un sentiment de chaude surprise. Elle avait retenu son nom, lu sur la carte syndicale. L’instant d’après, le surveillant, balayé de la porte, délirait au sujet des droits garantis par la loi, et les femmes désertaient les machines.

Durant le reste de cette grève courte et réussie, Bill se constitua page et messager de Mary Condon ; quand tout fut terminé, il retourna à l’Université reprendre la personnalité de Freddie Drummond et se demander ce que Bill Totts pouvait trouver d’extraordinaire chez cette femme.

Freddie Drummond se sentait en parfaite