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LES TEMPS MAUDITS

coup rata complètement, et, par faiblesse pure et simple, King s’accola en corps à corps contre Sandel, se cramponnant à lui pour s’empêcher de rouler à terre.

King n’essaya pas de se libérer. Il avait lancé sa foudre. Il était fini, et la Jeunesse était servie. Au cours même du corps à corps il sentait Sandel reprendre des forces contre lui. Et quand l’arbitre les sépara, il vit, sous ses yeux, la Jeunesse se récupérer de ses pertes. D’une seconde à l’autre, Sandel devenait plus fort. Ses coups, tout à l’heure faibles et futiles, cognaient dur. Les yeux troubles de King virent le poing ganté le menacer à la mâchoire, et il eut la volonté de parer le coup en interposant le bras. Il perçut le danger et voulut agir, mais son bras alourdi de cinquante kilos refusa de se soulever, et résista à la volonté de son âme. Sur quoi le poing ganté arriva à destination. Il éprouva une sorte de brisure analogue à une étincelle électrique, et au même moment le voile d’ombre l’enveloppa.

Quand il rouvrit les yeux, il était dans son coin et il entendit les hurlements du public, pareils au rugissement du ressac à Bondi Beach. On lui appuyait une éponge humide