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LES TEMPS MAUDITS

siasme, lui appartenait, et presque toutes les voix hurlaient : « Vas-y, Tom ! Mets-lui-en ! Tu le tiens, Tom ! Tu le tiens ! » On allait assister à une finale en tourbillon, et c’est pour voir cela qu’un public de boxe paie sa place.

Tom King qui, pendant une demi-heure avait si bien ménagé ses forces, se mit à les prodiguer dans l’unique effort dont il se sentait capable. Sa dernière chance était là : maintenant ou jamais. Ses forces l’abandonnaient rapidement et il espérait qu’avant leur épuisement il parviendrait à abattre son adversaire pour le nombre de secondes voulu. Sans cesser de frapper de toutes ses forces, estimant froidement le poids de ses coups et la qualité des dommages infligés, il se rendait compte à quel point Sandel était difficile à abattre, doué au suprême degré de cette vitalité et de cette endurance qui sont l’apanage de la jeunesse. Sandel était certainement un homme d’avenir. Il possédait l’étoffe. C’est avec cette fibre coriace que se fabriquent les bons boxeurs.

Sandel titubait, mais Tom se sentait des crampes dans les jambes et ses jointures refusaient leur service. Il se raidissait néanmoins