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UNE TRANCHE DE BIFTECK

dre, il lui asséna coup sur coup jusqu’à ce que le public, debout, fit trembler la salle d’un tonnerre d’applaudissements ininterrompus. Cependant Sandel, superbe de force et d’endurance, réussit à demeurer sur ses pieds. Sa mise hors de combat paraissait certaine, et l’officier de police en observation près de la plate-forme, effrayé de le voir encaisser de pareils atouts, se leva dans l’intention d’arrêter le combat. Au même instant, le gong vibra et Sandel s’assit en chancelant dans son coin, en protestant à l’officier de police qu’il se sentait en bonne forme. En gage de quoi il exécuta deux petits bonds en arrière, et l’autre fut rassuré.

Tom King, renversé en arrière dans son coin et respirant avec peine, se sentait désappointé. Si l’assaut avait été arrêté, l’arbitre eût nécessairement rendu la sentence en sa faveur, et l’enjeu lui serait revenu. À la différence de Sandel, il se battait non pas pour la gloire, mais pour trente livres sterling. Et maintenant Sandel allait recouvrer ses forces pendant la minute de repos.

La jeunesse sait se faire servir. À l’esprit de King revint ce dicton, entendu pour la première fois le soir où il avait battu Stowsher