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LES TEMPS MAUDITS

fraction minime d’instant, il cessa d’exister : il vit l’adversaire s’esquiver de son champ visuel avec le fond de tous ces visages blancs et avides : la seconde d’après, il revit son adversaire et les figures à l’arrière-plan. Il aurait pu croire qu’il venait de s’endormir et de rouvrir les yeux, et cependant l’intervalle d’inconscience avait trop peu duré pour qu’il eût eu le temps de tomber. Le public le vit vaciller et fléchir sur les genoux, puis se remettre et enfoncer son menton plus profondément à l’abri de son épaule gauche.

Sandel répéta ce coup plusieurs fois, en maintenant King à demi étourdi, puis celui-ci combina sa défense, qui était en même temps une contre-attaque. Faisant une feinte du gauche, il recula d’un demi-pas, tout en envoyant un coup de bas en haut de toute la force de son poing droit. Le coup était si bien calculé qu’il arriva carrément sur la figure de Sandel avec tout l’élan de la feinte. Sandel, soulevé en l’air, retomba à la renverse, et frappa la natte de la tête et des épaules d’abord.

Deux fois King réussit ce coup d’habileté, puis il se déchaîna et se mit à marteler son rival vers les cordes. Sans fournir à Sandel la moindre occasion de se reposer ou de se repren-