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LES TEMPS MAUDITS

Sandel, celui-ci ne manquait guère d’envoyer un coup balancé du droit derrière son propre dos, dans la figure en saillie de l’autre. C’était un coup adroit, très admiré du public, mais pas bien dangereux et représentant par conséquent une certaine déperdition de force.

Sandel, toujours infatigable, ignorait toute limite. Et King encaissait avec un sourire cynique et grimaçant.

Sandel entreprit une série de coups terribles du droit au corps, donnant l’impression que King était gravement endommagé ; seuls, les vieux habitués des assauts de boxe pouvaient apprécier la fine touche du gant gauche sur le biceps de l’autre juste au moment où le coup arrivait à destination. Chaque fois certes, le coup portait ; mais chaque fois, il était privé de sa puissance par cette touche au biceps.

À la neuvième reprise, trois fois en une minute, King décocha à son adversaire un crochet du droit, et trois fois le corps de Sandel, malgré son poids, s’aplatit sur la natte. Chaque fois, au bout des neuf secondes de grâce, il se remit sur ses pieds, ébranlé mais toujours solide. Ayant perdu beaucoup de son agilité, désormais il gâchait moins