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UNE TRANCHE DE BIFTECK

un certain respect pour son adversaire, tandis que King avait repris ses mouvements lents et ses regards alanguis. Quand la reprise approcha de sa fin, King, averti du fait par la vue des seconds qui se préparaient à bondir entre les cordes, s’arrangea pour mener la bataille vers son propre coin. Et dès que sonna le gong, il s’assit immédiatement sur son tabouret qui l’attendait, tandis que Sandel dut traverser toute la plate-forme en diagonale pour rejoindre son coin. C’était peu de chose, mais c’est le total de ces petites choses qui compte. Sandel fut obligé de faire ces pas supplémentaires, de dépenser cette minime somme d’énergie, et de perdre ainsi une partie de sa précieuse minute de repos. Au début de chaque reprise, King avançait de son coin en flâneur, obligeant ainsi l’autre à parcourir la plus grande distance. À la fin de chaque reprise, King manœuvrait pour attirer l’autre dans son coin et s’asseoir immédiatement.

Deux autres reprises se passèrent, au cours desquelles King se montra parcimonieux et Sandel prodigue d’efforts. Celui-ci essaya d’imposer une allure plus vive, et cette tentative inquiéta King, car bon nombre des coups dont l’accablait l’adversaire portaient.