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LES TEMPS MAUDITS

qu’il s’était cassé les jambes dans son enfance et marchait avec un bâton, recueillit des graines de blé sauvage et les sema près de sa hutte : il essaya aussi de planter diverses racines succulentes trouvées dans les vallées.

« Attirées par la sécurité de la Vallée de la Mer, due à la muraille, aux gardes et aux veilleurs, ainsi que par la possibilité de se procurer des vivres en abondance sans recourir à la bataille, de nombreuses familles affluèrent des vallées, de la côte et de la montagne où elles vivaient plutôt en bêtes sauvages que comme des êtres humains. La population devint très dense. Mais auparavant, la terre jusque-là libre et appartenant au premier venu fut partagée entre les occupants. Trois-pattes avait donné l’exemple de ce morcellement en semant son blé.

« Cependant la plupart d’entre nous se souciaient peu du sol et regardaient comme une sottise la délimitation des terrains au moyen de petits murs de pierre. Nous trouvions des victuailles en abondance, et que fallait-il de plus ? Je me souviens que mon père et moi aidâmes Trois-pattes à construire ses petits murs et qu’il nous donna du blé en retour.