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LES TEMPS MAUDITS

bras droit. C’était le premier coup réel qu’il portât, la courbe du bras tordue pour la rendre plus solide, et derrière lui tout le poids du corps pivotant à demi. On eût dit un lion endormi lançant un coup de patte soudain comme un éclair. Sandel, touché sur le côté de la mâchoire, fut abattu comme un bœuf. Le public resta bouche bée et murmura de timides approbations. L’homme n’avait pas les muscles noués, en fin de compte : il pouvait asséner un coup comme celui d’un marteau de forgeron.

Sandel était ébranlé. Il se roula par terre et essaya de se relever, mais ses seconds lui crièrent de prendre son compte de secondes. Il s’agenouilla d’une jambe, prêt à se relever et attendit, pendant que l’arbitre, penché sur lui, comptait à haute voix les secondes dans son oreille. À la neuvième, il se redressa en attitude de combat, et Tom King, lui faisant face, regretta que le coup n’eût pas porté plus près de la pointe de la mâchoire. L’autre aurait été mis hors de combat, et lui-même serait rentré chez lui, rapportant les trente livres à sa femme et aux gosses.

La reprise se poursuivit jusqu’au bout de ses trois minutes. Sandel manifestait cette fois