Page:London - Les Temps maudits, 1974.djvu/127

Cette page a été validée par deux contributeurs.
LES TEMPS MAUDITS

forme, les jambes écartées et les bras reposant à angle droit sur les cordes, il soulevait franchement et abaissait profondément le ventre et la poitrine pour engouffrer l’air que chassaient les seconds en agitant des serviettes. Il écoutait les yeux fermés les cris de la salle : « Pourquoi ne te bats-tu pas, Tom ?… Tu as la frousse du petit, hein ? » criait-on de-ci, de-là. Et il entendit ce commentaire d’un spectateur au premier rang : « Il a les muscles noués. Il ne peut remuer plus vite. Deux contre un sur Sandel, en livres sterling ! »

Le gong résonna et les deux hommes quittèrent leurs encoignures. Dans son ardeur à recommencer, Sandel parcourut bien les trois quarts de la plate-forme, tandis que King se contentait de parcourir la distance minimum, d’accord avec sa tactique d’économie. Insuffisamment entraîné, n’ayant pas mangé à sa faim, il épargnait le moindre pas. De surcroît, il avait déjà couvert deux kilomètres pour atteindre le champ de bataille.

Cette reprise fut une répétition de la précédente, Sandel s’emportant en une attaque brusquée et le public demandant avec indignation pourquoi Tom King ne se battait pas. À part des feintes et quelques coups