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UNE TRANCHE DE BIFTECK

Mais aujourd’hui il demeurait assis, fasciné, incapable d’effacer de devant ses yeux cette vision de la Jeunesse.

Ces jeunes montaient sans relâche à l’assaut de la plate-forme de boxe, franchissaient les cordes et criaient leur défi : et toujours les vieux descendaient devant eux. Les jeunes grimpaient au succès sur le corps des anciens. Et toujours il en arrivait, toute une jeunesse avide et irrésistible, des jeunes chassant les vieux, devenant vieux eux-mêmes et descendant la pente, tandis que derrière eux se pressait une autre jeunesse éternelle, les générations de bébés grandis et désireux de repousser leurs aînés, suivis à leur tour d’une procession de bébés se prolongeant jusqu’à la consommation des siècles, une jeunesse à qui tout cède et qui ne meurt jamais.

Tom King regarda du côté de la loge des journalistes et fit un signe de reconnaissance à Morgan, du Sportsman, et à Corbett, du Referee. Puis il leva les mains, pendant que Sid Sullivan et Charley Bates, ses seconds, lui passaient ses gants et les attachaient, surveillés de près par un des seconds de Sandel qui avait commencé par examiner minutieusement les petites bandes de toile