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UNE TRANCHE DE BIFTECK

s’il eût possédé une livre, il l’aurait donnée tout de suite pour un bon morceau de bifteck.

Lorsqu’il sortit du vestiaire, suivi de ses seconds, et parcourut le bas-côté pour gagner le ring carré au centre de la salle, la foule l’accueillit par une salve d’applaudissements. Il répondit aux saluts de droite et de gauche, bien que peu de ces visages lui fussent connus. La plupart étaient des blancs-becs qui n’étaient pas encore au monde lorsqu’il remportait ses premiers succès.

Il sauta légèrement sur la plate-forme et se glissa entre les cordes jusqu’à son coin, où il s’assit sur un pliant.

Jack Ball, l’arbitre, arriva et lui serra la main. C’était un pugiliste démoli, qui depuis plus de dix ans n’était pas monté sur le ring pour son propre compte. King se sentit heureux de l’avoir pour arbitre. Tous deux étaient des anciens. S’il malmenait Sandel en outrepassant un peu le règlement, il pouvait compter sur Ball pour ne pas en souffler mot.

De jeunes aspirants poids lourds grimpaient l’un après l’autre sur la plate-forme et étaient présentés au public par l’arbitre, qui proclama également trois défis en leur nom.