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UNE TRANCHE DE BIFTECK

les muscles souples de la jeunesse, qui usent les nerfs et fatiguent les os par excès d’effort et d’endurance. Oui, il avait fait mieux que personne. Nul ne restait de ses anciens adversaires. Il les avait tous démolis tour à tour, et avait contribué à en démolir quelques-uns.

On l’avait opposé aux anciens, et il les avait mis hors de combat l’un après l’autre, riant quand — comme Stowsher — ils pleuraient au vestiaire. Et voici qu’il était un ancien, et qu’on lui opposait les jeunes, par exemple ce type de Sandel, arrivant de la Nouvelle-Zélande avec une célébrité derrière lui. Mais personne en Australie ne savait rien sur son compte : c’est pourquoi on lui opposait le vieux Tom King. Si Sandel se montrait à la hauteur, on lui présenterait ensuite de meilleurs adversaires, avec des prix plus élevés à remporter. On pouvait donc s’attendre à le voir se battre de son mieux. Il avait tout à y gagner, argent, gloire et carrière. Et Tom King représentait la pierre d’achoppement à l’entrée de la route conduisant à la gloire et à la fortune : mais lui-même n’avait à gagner que trente livres, destinées à payer propriétaire et fournisseurs.

À force de réflexions pareilles, Tom King