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LES TEMPS MAUDITS

Mangeurs-de-viande étaient venus nous envahir et tuer Bou-ouf.

« Phalange-dure était un homme fort, très fort, n’obéissant à aucune loi. Il ne connaissait que sa propre force et s’en prévalut pour ravir la femme de Trois-coquilles. Celui-ci essaya de se battre, mais l’autre lui écrabouilla la cervelle d’un coup de massue. Phalange-Dure avait oublié notre résolution d’unir toute notre énergie pour maintenir la loi. Nous le tuâmes au pied de son arbre et pendîmes son cadavre à une branche pour démontrer la toute puissance de la loi, cette force commune.

« Survinrent d’autres ennuis. Car sachez, Courre-daim, Poil-de-carotte et Froussard-de-nuit, qu’il devenait très difficile de réunir en conseil tous les membres de la tribu à propos de toutes sortes de raisons, quelquefois même de vétilles. Nous tenions conseil le matin, à midi, le soir, voire en pleine nuit, et nous ne trouvions plus le temps de chercher la pitance, car il restait toujours quelque point à régler, quand il s’agissait par exemple de nommer de nouveaux veilleurs au poste de la montagne ou de fixer la ration des hommes armés qui ne pouvaient se nourrir eux-mêmes.