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Dakon possédait quatre superbes chevaux d’attelage auxquels il tenait, et le général Folsom l’avait prévenu confidentiellement que le lendemain matin tous les chevaux demeurant dans la ville seraient réquisitionnés et abattus comme viande de boucherie. Il n’en restait guère, car on en avait lâché des milliers dans la campagne, dès les premiers jours de la disparition du foin et des grains.

Birdall, qui possédait de gros intérêts dans une entreprise de charrois, en avait mis trois cents en liberté ; estimés en moyenne à cinq cents dollars pièce, ils représentaient une perte sèche de cent cinquante mille dollars. Il espérait en retrouver la plupart après la grève, mais en définitive, il n’en revit pas un seul. Les fuyards de San Francisco les avaient tous mangés. D’ailleurs, on commençait déjà à abattre les chevaux et mulets de l’armée.

Heureusement, Dakon possédait dans son écurie une bonne provision de foin et de grain. Nous réussîmes à nous procurer quatre selles et trouvâmes les animaux en bonne forme, bien qu’ils ne fussent pas habitués à être montés.

Nous quittâmes Union Square pour nous