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CHAPITRE XI

À TRAVERS LES ÉTOILES

La porte claqua, me laissant seul, sur le dos, dans la demi-obscurité de ma cellule.

Grâce aux nombreux artifices auxquels je m’étais éduqué dans mes séances de camisole, je réussis, en me tordant sur place, à avancer, pouce par pouce, jusqu’à ce que le bord de la semelle de mon soulier droit touchât un des murs de la cellule. J’en éprouvai une indicible allégresse. Je n’étais déjà plus tout à fait seul. Je pouvais causer avec Morrell et Oppenheimer.

Mais le gouverneur avait sans doute donné aux gardiens des ordres sévères. Car, bien que j’appelasse Morrell avec l’intention de lui annoncer que j’allais tenter la fameuse expérience, je n’obtins de lui aucune réponse. On l’empêcha de me parler. Je ne reçus, quant à moi, que des injures des gardiens. J’étais dans ma camisole pour dix jours, au delà de toute menace et de tout châtiment.

La sérénité de mon esprit, je m’en souviens, était complète à cette heure. Elle planait sur les souffrances, passivement supportées, de mon corps. Et cette sérénité n’allait pas sans une exaltation vers le rêve, qui était à son paroxysme. Je me sentais en excellente forme pour risquer la grande épreuve.

Je commençai à concentrer vers elle toutes mes pensées. En dépit des picotements que, par suite de l’arrêt