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DES TAPOTEMENTS DANS LA NUIT

temps, aplati sur le sol, je jouais avec les mouches !

Tout, cependant, en mon noir sépulcre, n’était pas silence.

Dès le début de ma détention, j’avais entendu, à plusieurs reprises et à intervalles réguliers, résonner de petits coups étouffés. Venant de plus loin, j’en avais entendu d’autres, plus sourds et plus faibles encore. Continuellement ils étaient interrompus par les grognements du geôlier de garde. Parfois, quand les coups s’obstinaient trop longtemps, d’autres gardiens étaient appelés et, par les bruits plus violents qui s’ensuivaient, je savais qu’on mettait à des hommes la camisole de force.

L’affaire s’expliquait sans peine. Je savais, comme tous les détenus de San Quentin, que les deux hommes en cellule solitaire étaient Ed. Morrell et Jake Oppenheimer. C’étaient ces mêmes hommes qui conversaient ensemble, en cognant du doigt contre le mur, et, pour cela, ils étaient punis.

Leur code alphabétique devait être fort simple, il n’y avait pas à en douter. Et pourtant il n’avait pour moi aucun sens. J’usai, pour le déchiffrer, de nombreuses heures et combien de vains efforts. Quand j’en eus trouvé la clef, il me parut enfantin, et plus simple encore l’artifice employé par eux des coups frappés, qui m’avait d’abord tout déconcerté. À chaque conversation, ils changeaient la lettre de début de leur alphabet, ce qui le modifiait. Souvent, en pleine conversation, ils opéraient cette mutation.

C’est ainsi qu’il vint un jour où je saisis leur alphabet, à l’initiale exacte, et où j’écoutai et compris deux phrases très claires. La fois suivante, je ne pus déchiffrer un seul mot.

Oh ! cette première fois !

— Dis, Ed… que donnerais-tu maintenant pour papier brun et paquet Bull Durham ? demandait celui qui donnait les coups les plus éloignés.