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CHAPITRE XXVII

UNE CHAUVE-SOURIS DANS LA LUMIÈRE

Le temps qui me reste à vivre est de plus en plus court ! Ce manuscrit, que j’achève d’écrire, sortira en contrebande de la prison, par les soins d’un homme sûr. Il ira dans les mains d’une autre personne, en qui je puis avoir également toute confiance, et qui veillera à sa publication.

Je ne suis plus au Quartier ordinaire des Assassins, mais dans la cellule de la Mort, où j’ai été transféré.

On a placé près de moi, pour m’épier, la garde de la Mort. Elle veille, nuit et jour, sans s’éloigner, et sa fonction paradoxale est de s’assurer que je n’attente pas à mes jours. Je dois être conservé vivant pour la pendaison. Autrement le public serait dupé, la loi bafouée, et une mauvaise note en viendrait au gouverneur de cette prison, dont le premier devoir est d’avoir soin que les condamnés soient dûment et proprement pendus. Il y a des hommes, et je les admire, qui ont une singulière façon de gagner leur vie.

Cette séance, où j’écris, est la dernière. L’heure a été fixée à demain matin. Quoique la Ligue contre la Peine de Mort soit occupée, en ce moment, à fomenter en Californie un important mouvement contre cette peine, le gouverneur de la prison de Folsom a refusé, tant de me gracier, que de surseoir seulement à l’exécution.

Déjà les reporters sont assemblés. Je les connais tous.