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SEIGNEUR ! UN PAUVRE MATELOT…

la Montagne de Tabong étaient ensevelis, à son sommet, dans de riches reliquaires placés dans des caveaux, les ossements des anciens Rois de Silla. Johannes Maartens me déclara qu’il préférait être le premier dans la petite province de Kyong-ju que le suivant d’Adam Strang. Et j’étais loin de me douter que, s’il emmenait avec lui quatre des matelots, ce n’était pas uniquement pour peupler sa solitude.

Magnifiques furent pour moi les premiers temps de mon élévation. Je gouvernais mes sept provinces par l’intermédiaire de Nobles nécessiteux, à dévotion de Yunsan, qui les avait choisis à mon intention. Tout le travail, était pour eux et mon seul rôle consistait à me livrer, de temps à autre, à quelque inspection, effectuée avec tout l’apparat digne de ma grandeur et où Lady Om m’accompagnait. Nous possédions tous deux, sur la côte sud, un Palais d’Été fort agréable et où nous résidions de préférence. Pour me divertir, j’encourageais les sports, parmi les Nobles, principalement la lutte et le tir à l’arc, ou leurs pères avaient excellé. J’effectuai aussi, avec Lady Om, des chasses au tigre, dans les montagnes septentrionales.

Le mouvement des marées était, en Corée, des plus curieux. Sur la côte nord-est, la mer ne montait et ne descendait que d’un pied à peine. Sur la côte ouest, la différence contre le flux et le reflux atteignait soixante pieds.

La Corée ne possédait pas de flotte marchande pour le commerce extérieur. Les navires indigènes ne quittaient pas les côtes, où les étrangers, pour leur part, n’abordaient jamais. Cette politique d’isolement était immémoriale en Corée. Une fois seulement, tous les dix ou vingt ans, arrivaient des Ambassadeurs chinois. Non par eau, mais par terre, en contournant la Mer Jaune à travers le pays des Hong-du, et en descendant la Route du Mandarin jusqu’à Keijo. Leur voyage, aller et retour, durait un an. Le but de leur visite était d’exiger de