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— Écoutez, vieux sportif, inutile de me chercher noise. Je connais votre pointure. D’ailleurs pourquoi nous battrions-nous ? N’a-t-elle pas son mot à dire là-dessus ?

— Pas du tout. C’est affaire entre vous et moi !

Billy secoua lentement la tête.

— Vous faites erreur. Je trouve qu’elle a voix au chapitre.

— Eh bien, faites votre choix ! gronda Long en regardant Saxonne. Avec qui voulez-vous aller, avec lui ou moi ? Finissons-en.

Pour toute réponse, Saxonne posa sa main libre sur celle qui s’appuyait déjà au bras de Billy.

— La question est tranchée, remarqua simplement celui-ci.

Long écarquilla les yeux vers Saxonne, puis les reporta vers son protecteur.

— Je serais pourtant bien tenté de la régler avec vous, siffla-t-il entre ses dents serrées.

Ils se disposèrent à partir. Saxonne était ravie. Elle n’avait pas partagé le sort de Lily Sanderson. Ce prodigieux homme-enfant avait vaincu le gros forgeron, sans même le menacer, rien que par sa parole lente et imperturbable.

— Il s’est imposé à moi tout le temps, murmura-t-elle à Billy. Il a essayé de me régenter, et il a maltraité tous les hommes qui m’approchaient. Je voudrais ne jamais le revoir.

Billy s’arrêta immédiatement. Long, qui se retirait à contre-cœur, en fit autant.

— Elle dit qu’elle ne veut plus rien avoir à faire avec vous, déclara Billy. Et quand elle dit quelque chose il faut que ça rende. Si jamais j’entends souffler mot que vous l’avez ennuyée, je vous réglerai votre compte. Vous saisissez ?

Le forgeron lâcha un grognement d’assentiment.

— Alors, tout va bien. Tâchez de ne pas l’oublier.