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CHAPITRE VI

LE BEAU SOUVENIR


Ils se dirent adieu à sa porte. Billy manifestait une hésitation qui charma Saxonne. Il n’était pas de ces jeunes gens qui tiennent les choses pour entendues. Une pause se produisit, pendant qu’elle faisait semblant de vouloir rentrer, tout en attendant, avec une secrète anxiété, les paroles qu’elle désirait.

— Quand vous reverrai-je ? demanda-t-il en lui tenant la main.

Le rire qu’elle fit entendre impliquait son consentement.

— Je demeure dans le quartier Est d’Oakland, expliqua-t-il. Vous savez où se trouvent les étables. La plupart de nos charrois se font dans ces parages-là, de sorte que je ne m’égare guère par ici. Mais, dites, — et sa main se resserra sur la sienne, — il faut que nous dansions encore une fois ensemble. Je vais vous faire une proposition : mercredi est le jour de danse au Club Orindore… À moins que vous n’ayez un autre engagement ?

— Non, dit-elle.

— Alors, mercredi. À quelle heure viendrai-je vous prendre ?

Lorsque tous les détails furent arrangés, qu’il se fut engagé à la laisser danser de temps en temps avec d’autres, et qu’il lui eut souhaité bonne nuit pour la seconde fois, il referma plus étroitement sa main sur la