Page:London - Le Tourbillon, trad Postif, 1926.djvu/35

Cette page a été validée par deux contributeurs.


CHAPITRE IV

JEUX ET BATAILLES


Après dîner il y eut deux danses au pavillon, puis la musique se rendit au Stade pour les jeux. Les danseurs marchèrent à sa suite et tout le long du chemin les gens en pique-nique abandonnaient leurs tables pour se joindre au cortège. Une foule de cinq mille personnes, pressée sur les pentes gazonnées de l’amphithéâtre, déborda bientôt jusque sur la piste.

Tout d’abord les équipes rivales se mirent en ligne pour la traction de la corde ; les maçons d’Oakland contre ceux de San-Francisco. Les champions élus, massifs et lourds, prirent leurs positions respectives le long du câble. À coups de talons, ils creusaient des points d’appui dans le sol mou, ramassaient de la terre pour se frotter les mains, en échangeant des rires et des plaisanteries avec la foule ambiante, composée surtout de parents et d’amis.

En vain les arbitres et commissaires essayaient de refouler cette invasion de plus en plus dense. Le sang celte était excité, et l’esprit de clan se donnait libre cours. L’air retentissait d’acclamations, de conseils, d’avertissements et de menaces. Plusieurs s’avisèrent de lâcher leur propre équipe et de passer de l’autre côté dans le but de déjouer toute tricherie. Il y avait autant de femmes que d’hommes dans cette cohue de partisans. Le nuage de poussière soulevé par leurs piétine-