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— Oh ! finissez ! Vous devriez avoir honte de vous-même. Regardez ! Vous avez fait rougir Saxonne.

— Pas du tout ! s’écria Saxonne avec indignation.

— Si vous continuez, Marie, vous me ferez rougir moi-même, gronda Billy. Je crois savoir ce qui est convenable et ce qui ne l’est pas. Ce qui compte, ce n’est pas ce que dit un type, c’est ce qu’il pense. Et mes pensées sont honnêtes, Saxonne le sait bien. Elle et moi ne pensons pas du tout ce que vous pensez.

— Oh ! oh ! s’écria Marie, vous devenez encore pire. Je ne pense jamais des choses comme ça.

— Bah ! Marie, en voilà assez ! ordonna Bert d’un ton péremptoire. Tu fais fausse route. Billy ne commet jamais d’impairs de ce genre.

— Mais il n’a pas besoin d’être si cru, s’obstina-t-elle.

— Allons, Marie, soyez bonne fille et laissons cela, conclut Billy. Et se tournant vers Saxonne : Étais-je loin de la vérité ?

— Cent vingt-deux, répondit-elle ; et, regardant Marie en face : Cent vingt-deux habillée.

— C’est égal, protesta Marie, vous êtes terribles, vous deux, et toi aussi, Saxonne. Je n’aurais jamais cru cela de toi.

— Écoute, ma poulette, commença Bert d’un ton conciliant, en lui glissant son bras autour de la taille.

Dans l’excitation factice où elle-même s’était mise, Marie repoussa rudement son amoureux ; mais bientôt, craignant de l’avoir froissé, elle se remit au diapason de ses taquineries et railleries. Elle toléra que son bras reprît sa place, et, leurs têtes penchées l’une vers l’autre, ils se parlèrent en murmures.

Par discrétion, Billy engagea une conversation avec Saxonne.

— Dites, votre prénom est drôle, savez-vous ? Je ne l’avais jamais entendu donner à personne auparavant. Mais il est très bien et je l’aime.

— C’est ma mère qui l’a choisi. Elle avait de l’éduca-