Page:London - Le Talon de fer, trad. Postif.djvu/99

Cette page a été validée par deux contributeurs.

donna le chiffre de ses forces, d’après les résultats officiels du scrutin dans les divers pays, l’assemblée commença à s’agiter. Une expression d’attention fixa leurs visages, et je vis leurs lèvres se serrer. Enfin le gant de combat avait été jeté.

Il décrivit l’organisation internationale qui unissait le million et demi de socialistes des États-Unis aux vingt-trois millions et demi de socialistes répandus dans le reste du monde.

« Une telle armée de la révolution, forte de vingt-cinq millions d’hommes, peut arrêter et retenir l’attention des classes dominantes. Le cri de cette armée, c’est — Pas de quartier ! — Il nous faut tout ce que vous possédez. Nous ne nous contenterons de rien de moins. Nous voulons prendre entre nos mains les rênes du pouvoir et la destinée du genre humain. Voici nos mains, nos fortes mains ! Elles vous enlèveront votre gouvernement, vos palais et toute votre aisance dorée, et le jour viendra où vous devrez travailler de vos mains à vous pour gagner du pain, comme fait le paysan dans les champs ou le commis étiolé dans vos métropoles. Voici nos mains : regardez-les ; ce sont des poignes solides ! »

En disant cela il avançait ses puissantes épaules et allongeait ses deux grands bras, et ses poings de forgeron pétrissaient l’air comme des serres d’aigle. Il apparaissait comme le symbole du travail triomphant, les mains étendues