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Ses membres étaient les plus riches de la société et les plus forts esprits parmi les riches, avec, naturellement, un petit nombre d’hommes de science pour donner à l’ensemble une teinture intellectuelle.

Le club des Philomathes ne possédait pas de local particulier ; c’était un club d’un genre spécial, dont les membres se réunissaient une fois par mois au domicile privé de l’un d’entre eux, pour y entendre une conférence. Les orateurs étaient généralement payés, mais pas toujours. Lorsqu’un chimiste de New York avait fait une découverte au sujet du radium par exemple, on lui remboursait toutes les dépenses de son voyage à travers le continent et on lui remettait en outre une somme princière pour le dédommager de son temps. Il en était de même pour l’explorateur qui revenait des régions polaires et pour les nouvelles étoiles de la littérature et de l’art. Nul visiteur étranger n’était admis à ces réunions, et les Philomathes s’étaient fait une règle de ne rien laisser transpirer de leurs discussions dans la presse ; de sorte que, même les hommes d’État — il en était venu, et des plus grands — pouvaient dire toute leur pensée.

Je viens de déplier devant moi la lettre un peu fripée qu’Ernest m’écrivit voilà vingt ans, et où je copie le passage suivant :

« Votre père étant membre du Club Philomathique, vous avez vos entrées. Venez à la séance de mardi soir. Je vous promets que vous y pas-