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du dimanche pour savoir ce qui est juste, mais il faut s’adresser à ces livres pour apprendre ce qui est légal.

— Voulez-vous me faire entendre que Jackson avait le bon droit de son côté et que pourtant il a été battu ? lui demandai-je avec hésitation. Voulez-vous insinuer qu’il n’y a pas de justice à la cour du juge Caldwell ?

Le petit avocat écarquilla les yeux un instant, puis toute trace de combativité s’effaça de son visage.

Il recommença à se plaindre.

— La partie n’était pas égale pour moi. Ils ont berné Jackson et moi avec. Quelle chance avais-je de réussir ? Le colonel Ingram est un grand avocat. S’il n’était un juriste de premier ordre, croyez-vous qu’il aurait entre les mains les affaires des Filatures de la Sierra, du Syndicat Foncier d’Erston, de la Berkeley Consolidée, de l’Oakland, de la San Léandro et de Compagnie Électrique de Pleasanton ? C’est un avocat de corporations, et ces gens-là ne sont pas payés pour être des sots[1]. Pourquoi

  1. La fonction des avocats de corporations était de servir par des méthodes déloyales les instincts rapaces de ces associations. En 1905, M. Théodore Roosevelt, alors Président des États-Unis, disait dans son discours pour la rentrée d’Harward : « Nous savons tous qu’en l’état de choses actuel, un grand nombre des membres les plus influents et les mieux rétribués du barreau, dans toutes les agglomérations riches, se font une