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Vous le voyez, je suis obsédée de cette éventualité, que depuis si longtemps j’ai vécue jour et nuit dans ses moindres détails. Je ne puis en séparer le souvenir de celui qui en était l’âme. Tout le monde sait qu’il a travaillé dur et souffert cruellement pour la liberté ; mais personne ne le sait mieux que moi, qui pendant ces vingt années de trouble où j’ai partagé sa vie, ai pu apprécier sa patience, son effort incessant, son dévouement absolu à la cause pour laquelle il est mort, voilà deux mois seulement.

Je veux essayer de raconter simplement comment Ernest Everhard est entré dans ma vie, comment son influence sur moi a grandi jusqu’à ce que je sois devenue une partie de lui-même, et quels changements prodigieux il a opérés dans ma destinée ; de cette façon vous pourrez le voir par mes yeux et le connaître comme je l’ai connu moi-même, à part certains secrets trop doux pour être révélés.

Ce fut en février 1912 que je le vis pour la première fois, lorsque invité à dîner par mon

    chies du monde, les travailleurs étaient prêts à se soulever au signal donné. L’Allemagne, l’Italie, la France et toute l’Australie étaient des pays de travailleurs, des États socialistes, prêts à aider la révolution des autres pays. Ils le firent vaillamment ; et c’est pourquoi, lorsque la seconde révolte fut écrasée, ils furent écrasés eux aussi par l’alliance mondiale des oligarchies ; et leurs gouvernements socialistes furent remplacés par des gouvernements oligarchiques.