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donnèrent beaucoup de mal[1]. Ces égarés, tout en prodiguant follement leurs propres vies, faisaient souvent avorter nos plans et retardaient notre reconstitution.

Et sur toute cette agitation piétinait le

  1. Les annales de cet intermède de désespoir sont écrites avec du sang. La vengeance était le motif dominant ; les membres des organisations terroristes ne se souciaient guère de leur vie et n’espéraient rien de l’avenir. Les Danites, dont le nom était emprunté aux anges vengeurs de la mythologie des Mormons, prirent naissance dans les montagnes du Great West et se répandirent sur toute la côte du Pacifique, du Panama à l’Alaska. Les Walkyries étaient une organisation de femmes, et la plus terrible de toutes. Nulle n’y était admise si elle n’avait pas eu de proches parents assassinés par l’Oligarchie. Elles avaient la cruauté de torturer leurs prisonniers jusqu’à la mort. Une autre fameuse organisation féminine était celle des Veuves de Guerre. Les Berserkers (guerriers invulnérables de la mythologie scandinave) formaient un groupe frère de celui des Walkyries. Il était composé d’hommes qui n’attachaient aucune valeur à leur vie. C’est eux qui détruisirent complètement la grande cité des Mercenaires appelée Bellona, avec sa population de plus de cent mille âmes. Les Bedlamites et les Helldamites étaient des associations jumelles d’esclaves. Une nouvelle secte religieuse, qui d’ailleurs ne prospéra pas longtemps, s’appelait le Courroux de Dieu. Ces groupes de gens terriblement sérieux prenaient les noms les plus fantaisistes, entre autres : Les Cœurs saignants, les Fils de l’Aube, les Étoiles matutinales, les Flamants, les Triples Triangles, les Trois Barres, les Ruboniques, les Vengeurs, les Apaches et les Érébusites.