Page:London - Le Talon de fer, trad. Postif.djvu/414

Cette page a été validée par deux contributeurs.


24. Cauchemar


J’étais d’autant plus éreintée que, la nuit précédente, dans le train, je n’avais pas fermé l’œil. Je m’endormis profondément. La première fois que je me réveillai, il faisait nuit. Garthwaite n’était pas revenu. J’avais perdu ma montre et j’ignorais absolument l’heure qu’il pouvait être. Je restai quelque temps couchée, les yeux fermés, et j’entendis encore ce même bruit sourd d’explosions lointaines : l’enfer était toujours déchaîné. Je me glissai vers le devant du magasin. D’immenses incendies se reflétaient dans le ciel, et dans la rue on y voyait presque aussi clair qu’en plein jour : on aurait pu lire facilement les plus petits caractères. De quelques îlots de maisons plus loin venait la pétarade des grenades et des mitrailleuses, et d’une grande distance m’arriva l’écho d’une série de grosses explosions. Je regagnai mon lit de couvertures et me rendormis.

Lorsque je m’éveillai de nouveau, une lumière jaune et maladive s’infiltrait jusqu’à moi. C’était l’aurore du second jour. Je revins vers