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avaient été détruits jusqu’au dernier homme. Les forteresses étaient bondées de Mercenaires, le vent soufflait dans la bonne direction ; et nos aérostats partaient d’un bâtiment d’affaires dans la Cité.

Notre ami Biedenbach, depuis son départ de Glen Ellen, avait inventé un explosif très puissant, qu’il avait baptisé du nom d’expédite, et les ballons étaient munis de ses engins. C’étaient de simples montgolfières, gonflées d’air chaud, grossièrement et hâtivement construites, mais qui suffirent à accomplir leur mission. Je vis toute la scène d’un toit voisin. Le premier ballon manqua complètement les forteresses et disparut dans la campagne ; mais nous devions entendre de ses nouvelles par la suite. Il avait pour pilotes Burton et O’Sullivan. Ils descendirent à la dérive au-dessus d’une voie ferrée, juste au moment où passait un train militaire lancé à toute vitesse vers Chicago. Ils laissèrent tomber toute leur charge d’expédite sur la locomotive, et les débris obstruèrent la voie pendant plusieurs jours. Le plus beau est que le ballon, délesté de sa charge d’explosifs, fit un bond dans l’air et ne retomba qu’à une douzaine de milles plus loin, de sorte que nos deux héros échappèrent sains et saufs.

La seconde nef échoua désastreusement. Volant mal et flottant trop bas, elle fut percée de coups de fusil comme une écumoire avant d’atteindre les forteresses. Elle était montée par Hertford