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dénouait par un coup de revolver. Dans les intervalles, nous entendions les soldats parler et jurer en fouillant parmi les cadavres, tandis que leurs officiers les pressaient.

Enfin, ils s’attaquèrent à notre tas, et nous sentîmes la pression diminuer à mesure qu’ils enlevaient les morts et les blessés. Garthwaite se mit à prononcer les mots de passe. D’abord on ne l’entendait pas. Il éleva la voix.

— Écoute ça, dit un soldat. Et, aussitôt, s’éleva l’ordre bref d’un officier :

— Attention là ! Allez-y doucement !

Oh ! Cette première gorgée d’air pendant qu’on nous retirait ! Garthwaite dit le nécessaire tout de suite, mais je dus subir un bref interrogatoire pour prouver que j’étais au service du Talon de Fer.

— Ce sont bien des agents provocateurs, conclut l’officier.

C’était un jeune homme imberbe, un cadet de quelque grande famille d’oligarques.

— Sale métier ! grogna Garthwaite. Je vais donner ma démission et essayer d’entrer dans l’armée. Vous tenez le bon bout, vous autres.

— Vous le méritez bien, — répondit le jeune officier ; — je peux vous donner un coup d’épaule et tâcher d’arranger cela. Je n’aurai qu’à dire comment je vous ai trouvé.

Il prit le nom et le numéro de Garthwaite et se tourna de mon côté :

— Et vous ?