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qui est son œuvre, bien qu’il ne soit plus là pour en voir l’accomplissement. C’est le travail de ses mains, la création de son esprit[1]. Il y a dévoué ses plus belles années, il lui a donné sa vie elle-même.

Voilà pourquoi je veux consacrer cette période d’attente et d’anxiété au souvenir de mon mari. Il y a des clartés que, seule au monde, je puis projeter sur cette personnalité, si noble qu’elle ne saurait être trop vivement mise en relief. C’était une âme immense. Quand mon amour se purifie de tout égoïsme, je regrette surtout qu’il ne soit plus là pour voir l’aurore prochaine. Nous ne pouvons échouer ; il a construit trop solidement, trop sûrement. De la poitrine de l’humanité terrassée, nous arracherons le Talon de Fer maudit ! Au signal donné vont se soulever partout les légions des travailleurs, et jamais rien de pareil n’aura été vu dans l’histoire. La solidarité des masses laborieuses est assurée, et pour la première fois éclatera une révolution internationale aussi vaste que le monde[2].

  1. Sans contredire Avis Everhard, on peut remarquer qu’Everhard fut simplement l’un des chefs nombreux et habiles qui projetèrent la seconde révolte. Aujourd’hui, avec le recul des siècles, nous sommes en mesure d’affirmer que, même s’il eût survécu, le mouvement n’en aurait pas moins désastreusement échoué.
  2. La seconde révolte fut véritablement internationale. C’était un plan trop colossal pour être élaboré par le génie d’un seul homme. Dans toutes les oligar-