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jetant la confusion par les détails d’échecs partiels. Pour quelqu’un qui n’était pas au courant il était impossible d’échapper à la sensation vague mais certaine que tout le pays était mûr pour un soulèvement qui avait déjà commencé à éclater.

Un télégramme disait que la défection des Mercenaires en Californie était devenue si sérieuse qu’une demi-douzaine de régiments avaient été débandés et démantelés, et que les soldats avec leurs familles avaient été expulsés de leurs cités spéciales et rejetés dans les ghettos de travailleurs. Or, les Mercenaires de Californie étaient, en réalité, les plus fidèles de tous à leurs employeurs. Mais comment pouvait-on le savoir à Chicago, isolée du reste du monde ? Il y avait aussi une dépêche mutilée dans la transmission, décrivant un soulèvement de la populace de New York, avec laquelle les castes ouvrières auraient fait cause commune, et se terminant par l’affirmation (destinée à être prise pour du bluff) que les troupes étaient maîtresses de la situation.

Et ce n’est pas seulement par la presse que les oligarques avaient cherché à répandre de trompeuses informations. Nous apprîmes plus tard qu’à diverses reprises, au commencement de la nuit, étaient venus des messages télégraphiques destinés uniquement à être surpris par les révolutionnaires.

— Je crois que le Talon de Fer n’aura pas