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Il s’arrêta un instant, et je le vis serrer le poing. Puis il éclata :

— Par Dieu ! Je voudrais bien y aller !

— Il y a encore une chance d’arrêter bien des choses, dis-je, si mon train n’a pas d’accident et si je puis arriver à temps ; ou si d’autres camarades du service secret, sachant la vérité, pouvaient y être assez tôt.

— Vous autres du cercle intime, vous vous êtes laissés surprendre cette fois, dit-il.

Je hochai la tête en toute humilité.

— Le secret était bien gardé, répondis-je. Seuls les chefs ont dû le connaître avant ce jour. N’ayant pu encore pénétrer jusque-là, nous étions forcément tenus dans l’ignorance. Si seulement Ernest était ici ! Peut-être est-il maintenant à Chicago, et alors tout va bien.

Le Dr Galvin fit un signe négatif : — D’après les dernières nouvelles, il venait d’être envoyé à Boston ou à New-Haven. Ce service secret pour l’ennemi doit le gêner énormément, mais cela vaut mieux que de rester terré dans un refuge.

Je me levai pour partir, et Galvin me serra vigoureusement la main.

— Ne perdez pas courage, me recommanda-t-il en guise d’adieu. Si la première révolte est perdue, nous en ferons une seconde, et cette fois-là nous serons plus sages. Au revoir et bonne chance. Je ne sais pas si je vous reverrai jamais. Ça va être terrible là-bas, mais je