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insouciance en ce qui concernait les mesures de précaution les plus élémentaires. La discipline était relâchée parmi les Mercenaires restés en garnison, tandis que plusieurs régiments avaient été retirés de la ville et envoyés en diverses parties du pays.

Il ne fallut pas bien longtemps pour faire aboutir ce programme : ce fut l’affaire de quelques semaines. Nous autres révolutionnaires perçûmes quelques rumeurs sur l’état des esprits, mais elles étaient trop vagues pour nous faire comprendre la vérité. Nous pensions que ces dispositions à la révolte étaient spontanées et nous donneraient du fil à retordre, mais nous ne nous doutions pas que le mouvement était préparé de propos délibéré, et préparé si discrètement, dans le cercle du Talon de Fer, que rien n’en avait transpiré chez nous. L’organisation de ce complot en contre-partie fut une merveille, et son exécution en fut une autre.

J’étais à New York quand je reçus l’ordre de me rendre immédiatement à Chicago. L’homme qui me le remit était un des oligarques ; j’en fus certaine en l’entendant parler, bien que je ne connusse pas son nom et que je n’aie pas vu sa figure. Ses instructions n’étaient que trop claires : je lus tout de suite entre les lignes que notre conspiration était découverte ; la contre-mine n’attendait que l’étincelle pour éclater. Les innombrables agents du Talon de Fer, y compris moi-même, allaient faire jaillir