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Je fus rappelé à mes sens par une motte de terre tombant à mes pieds. Puis j’entendis là-haut le bruit d’une dégringolade, et l’instant d’après, un jeune homme, après une dernière glissade sur la paroi effritée, atterrit devant moi. C’était Philip Wickson, que je ne connaissais pas alors. Il me regarda tranquillement et siffla doucement de surprise.

— Par exemple ! — s’écria-t-il ; et presque aussitôt, se découvrant, il ajouta : — Je vous demande pardon. Je ne m’attendais pas à trouver quelqu’un ici.

J’eus moins de sang-froid que lui. J’étais encore novice quant à la conduite à tenir dans les circonstances graves. Plus tard, lorsque je devins une espionne internationale, j’aurais été moins embarrassée, j’en suis sûre. En l’occurrence, je me levai d’un bond et lançai l’appel de danger.

— Qu’est-ce qui vous prend ? demanda-t-il en me regardant d’un air curieux. Pourquoi criez-vous ?

Il était évident qu’il n’avait eu aucun soupçon de notre présence en opérant sa descente ; je le constatai avec un réel soulagement.

— Pourquoi croyez-vous que j’ai crié ? répliquai-je. J’étais décidément maladroite en ce temps-là.

— Je n’en sais rien, répondit-il en hochant la tête, à moins que vous n’ayez des amis par là. En tout cas, ceci demande des explications. Il