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20. Un Oligarque perdu


Mais les souvenirs de mon ancienne vie m’ont entraînée trop en avant dans l’histoire de ma vie nouvelle. La délivrance en masse de nos amis prisonniers ne s’effectua qu’assez tard dans le courant de 1915. Si compliquée que fut l’entreprise, elle s’accomplit sans accrocs et son succès fut pour nous un honneur et un encouragement. D’une foule de geôles, de prisons militaires et de forteresses disséminées depuis Cuba jusqu’en Californie, nous libérâmes en une seule nuit cinquante et un de nos Congressistes sur cinquante-deux, et plus de trois cents autres meneurs. Il n’y eut pas le moindre échec. Non seulement tous échappèrent, mais tous gagnèrent des refuges préparés. Le seul de nos représentants que nous ne fîmes pas évader fut Arthur Simpson, déjà mort à Cabanyas après de cruelles tortures.

Les dix-huit mois qui suivirent marquent peut-être l’époque la plus heureuse de ma vie avec Ernest ; pendant tout ce temps-là, nous ne nous sommes pas quittés un instant, tandis