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nous autres du dehors de l’accomplir. Le programme comportait, par exemple, la propagande de bouche en bouche ; l’organisation de notre système d’espionnage avec toutes ses ramifications ; l’établissement de nos imprimeries clandestines : et ce que nous appelions notre chemin de fer souterrain, c’est-à-dire la mise en communication de nos milliers de refuges nouveaux lorsqu’il manquait des anneaux dans la chaîne établie à travers tout le pays.

Aussi, comme je le disais, le travail n’était jamais fini. Au bout de six mois, mon isolement fut rompu par la venue de deux camarades. C’étaient des jeunes filles, de braves âmes, des amantes passionnées de la liberté : Laura Petersen, qui disparut en 1922 et Kate Bierce, qui plus tard épousa Du Bois[1], et qui demeure encore avec nous, attendant la prochaine aurore de l’ère nouvelle.

Elles arrivèrent dans l’état de fièvre où peuvent se trouver des jeunes filles qui viennent d’échapper à un danger de mort soudaine. Dans l’équipage du bateau de pêche qui les transportait à travers la baie de San-Pablo, il y avait un espion, une créature du Talon de Fer, qui avait réussi à se faire passer pour révolutionnaire et à pénétrer profondément dans les secrets de notre organisation. Sans doute, il

  1. Du Bois, le bibliothécaire actuel d’Ardis, descend en droite ligne de ce couple révolutionnaire.