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le plus méconnu de tous nos camarades révolutionnaires. Biedenbach n’a jamais trahi la Cause. Il n’a pas été exécuté par ses compagnons, comme on le suppose généralement. C’est un canard lancé par les créatures de l’Oligarchie. Le camarade Biedenbach était très distrait et de mémoire courte. Il fut tué d’un coup de feu par une de nos sentinelles au refuge souterrain de Carmel, parce qu’il avait oublié les signaux secrets. Ce fut une erreur déplorable, et rien de plus. Et il est absolument faux de dire qu’il avait trahi son Groupe de Combat. Jamais homme plus sincère et loyal n’a travaillé pour la Cause[1].

Voilà dix-neuf ans maintenant que le refuge choisi par moi a été presque constamment occupé, et dans tout ce temps-là, à part une seule exception, il n’a jamais été découvert par un étranger[2]. Pourtant, il n’était qu’à un

  1. Malgré toutes nos recherches parmi les documents de l’époque, nous n’avons pu trouver aucune allusion au personnage en question. Il n’en est fait mention nulle part ailleurs que dans le manuscrit Everhard.
  2. Le voyageur curieux qui se dirigerait vers le sud en partant de Glen Ellen, se trouverait sur un boulevard qui suit exactement l’ancienne route d’il y a sept siècles. Un quart de mille plus loin, après avoir passé le second pont, il remarquerait à droite une fondrière qui court comme une balafre à travers le terrain moutonneux vers un groupe de monticules boisés. Cette fondrière représente l’emplacement de