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18. À l’ombre de la Sonoma


Je n’ai pas grand’chose à dire de ce qui m’arriva personnellement durant cette période. Je fus gardée six mois en prison, sans être accusée d’aucun crime. J’étais simplement classée parmi les suspects, mot terrible qui devait bientôt être connu de tous les révolutionnaires.

Cependant, notre propre service secret, encore en voie de formation, commençait à fonctionner. Vers la fin de mon second mois d’emprisonnement, un de mes geôliers se révéla à moi comme révolutionnaire en rapport avec lui. Plusieurs semaines après, Joseph Parkhurst, qui venait d’être nommé médecin de la prison, se fit connaître comme membre de l’un de nos groupes de combat.

Ainsi, à travers toute l’organisation de l’Oligarchie, la nôtre tissait insidieusement sa toile d’araignée. J’étais tenue au courant de tout ce qui se passait dans le monde extérieur, et chacun de nos chefs emprisonnés restait en contact avec nos braves camarades déguisés sous la livrée du Talon de Fer. Bien qu’Ernest fût enfermé à trois milles de là, sur la côte du Pacifique, je ne cessai