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pression populaire. Le Talon de Fer avait pris la résolution de nous détruire, et il n’y avait pas à aller contre.

D’après certain dicton, la vérité finit toujours par transpirer[1]. Je commence à en douter.

  1. Avis Everhard aurait dû attendre bien des générations pour obtenir l’élucidation du mystère. Il y a un peu moins de cent ans, et c’est par conséquent un peu plus de six cents ans après sa mort, que la confession de Pervaise fut découverte dans les archives secrètes du Vatican. Il n’est peut-être pas hors de propos de dire quelques mots de cet obscur document, bien qu’il n’ait plus guère d’intérêt que pour les historiens.

    Pervaise était un Américain d’origine française qui, en 1913, était en prison à New York en attendant son jugement pour meurtre. Nous apprenons, d’après sa confession, que sans être un criminel endurci, il possédait un caractère vif, émotionnable et passionné. Dans un accès de jalousie folle, il avait tué sa femme — le fait était assez fréquent à l’époque. La terreur de la mort s’empara de lui, comme il le raconte tout au long, et pour y échapper, il se sentit disposé à faire n’importe quoi. Les agents secrets, pour le préparer, lui affirmèrent qu’il ne pouvait manquer d’être convaincu de meurtre au premier degré, crime qui entraînait la peine capitale. Le condamné était ligoté dans un fauteuil spécialement construit, et, sous la surveillance de médecins compétents, mis à mort par un courant électrique. Ce mode d’exécution, appelé électrocution, était très populaire en ce temps-là ; ce n’est que plus tard qu’il fut remplacé par l’anesthésie.

    Cet homme, dont le cœur n’était pas mauvais mais dont la nature superficielle était imprégnée d’une