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En tant que révolutionnaire moi-même, et confidente intime des espérances, des craintes et des plans secrets des révolutionnaires, je suis mieux qualifiée que personne pour répondre à l’accusation portée contre eux d’avoir fait exploser cette bombe au Congrès. Et je puis affirmer carrément, sans aucune sorte de réserve ni de doute, que les socialistes étaient complètement étrangers à cette affaire, tant ceux du Congrès que ceux du dehors. Nous ignorons qui jeta l’engin, mais nous sommes absolument certains que ce n’est personne d’entre nous.

    dans le manuscrit bien d’autres négligences de ce genre. Cinquante-deux membres socialistes du Congrès furent jugés et tous reconnus coupables. Chose étrange, aucun ne fut condamné à mort. Everhard et onze autres, parmi lesquels Théodore Donnelson et Matthew Kent, furent condamnés à l’emprisonnement à vie. Les quarante autres furent condamnés à des termes variant de trente à quarante-cinq ans ; et Arthur Simpson, que le manuscrit signale comme malade de la fièvre typhoïde au moment de l’explosion, n’eut que quinze ans de prison. D’après la tradition, on le laissa mourir de faim en cellule pour le punir de son intransigeance obstinée et de sa haine ardente et sans distinction contre tous les serviteurs du despotisme. Il mourut à Cabanas, dans l’île de Cuba, où trois autres de ses camarades étaient détenus. Les cinquante-deux socialistes du Congrès furent enfermés dans des forteresses militaires dispersées sur tout le territoire des États-Unis : ainsi Dubois et Woods furent mis à Porto-Rico, Everhard et Merryweather consignés à l’île d’Alcatras, dans la baie de San-Francisco, qui servait depuis longtemps de prison militaire.