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l’organisation secrète et générale de la Révolution ; en troisième lieu, introduire nos propres agents occultes dans toutes les branches de l’Oligarchie, — dans les castes ouvrières, spécialement parmi les télégraphistes, secrétaires et commis, dans l’armée, parmi les mouchards et les gardes-chiourme. C’était une œuvre lente et périlleuse, et souvent nos efforts n’aboutissaient qu’à de coûteux échecs.

Le Talon de Fer avait triomphé dans la guerre à découvert : mais nous gardions nos positions dans cette autre guerre souterraine, déconcertante et terrible que nous avions instituée. Là, tout était invisible, presque tout imprévu ; pourtant dans cette lutte entre aveugles, il y avait de l’ordre, un but, une direction. Nos.

    pas juger trop sévèrement les héros des Groupes de Combat. Ils ont prodigué leurs vies pour l’humanité : aucun sacrifice ne leur semblait trop grand pour elle ; et, d’autre part, l’inexorable nécessité les obligeait à donner à leurs sentiments une expression sanglante dans un âge sanguinaire. Aux flancs du Talon de Fer, les Groupes de Combat constituaient l’unique épine qu’il n’ait jamais pu extirper. C’est à Everhard qu’il faut attribuer la paternité de cette curieuse armée. Ses succès et sa persistance pendant trois cents ans prouvent la sagesse avec laquelle il l’avait organisée et la solidité de la fondation léguée par lui aux constructeurs de l’avenir. À certains points de vue, cette organisation peut être considérée comme son œuvre principale, en dépit de la haute valeur de ses travaux économiques et sociologiques, et de ses hauts faits comme chef général de la Révolution.