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faire ne traîna pas. Tous deux moururent le dos tourné au peloton d’exécution.

Beaucoup de jeunes hommes, pour éviter de servir dans la milice, se réfugièrent dans les hautes régions. Ils y devinrent des hors-la-loi, et ne furent punis qu’en des temps plus paisibles. Mais ils n’avaient rien perdu pour attendre. Car alors le Gouvernement lança une proclamation invitant tous les citoyens paisibles à quitter les montagnes pendant une période de trois mois. À la date prescrite, un demi-million de soldats furent envoyés partout dans les régions montagneuses. Il n’y eut ni instructions ni jugements. Tout homme rencontré était abattu sur place. Les troupes opéraient d’après ce principe que, seuls, les proscrits étaient restés dans la montagne. Quelques bandes, retranchées dans de fortes positions, résistèrent vaillamment, mais, en fin de compte, tous les déserteurs de la milice furent exterminés.

Cependant, une leçon plus immédiate était imprimée dans l’esprit du peuple par le châtiment infligé à la milice séditieuse du Kansas. Cette importante révolte se produisit au début même des opérations militaires contre les Grangers. Six mille hommes de la milice se soulevèrent. Depuis plusieurs semaines, ils se montraient turbulents et maussades, et on les retenait au camp pour cette raison. Mais il est hors de doute que la révolte ouverte fut précipitée par des agents provocateurs.