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tion y sera recherchée comme s’il s’agissait de sièges à retenir en paradis.

— Mais je ne comprends pas bien encore. Que deviendront les autres syndicats ? Il y en a beaucoup plus en dehors de la combinaison que dedans.

— Tous les autres syndicats seront usés et disparaîtront peu à peu, car, remarque-le bien, les cheminots, les mécaniciens et les métallurgistes font toute la besogne absolument essentielle dans notre civilisation mécanique. Une fois assuré de leur fidélité, le Talon de Fer peut faire claquer ses doigts au nez de tous les autres travailleurs. Le fer, l’acier, le charbon, les machines et les transports constituent l’ossature de l’organisme industriel.

— Mais le charbon ? demandai-je. Il y a près d’un million de mineurs.

— Ce sont des travailleurs à peu près sans habileté professionnelle. Ils ne compteront pas. Leurs salaires seront réduits et leurs heures de travail accrues. Ils seront esclaves comme tout le reste d’entre nous, et deviendront peut-être les plus abrutis. Ils seront forcés de travailler tout comme les fermiers le font maintenant pour les maîtres qui leur ont volé leurs terres. Et il en sera de même pour les autres syndicats en dehors de la combinaison. Il faut s’attendre à les voir vaciller et s’émietter. Leurs membres seront condamnés au travail forcé par leur ventre vide et par la loi nationale.