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feraient sortir leurs hommes à la prochaine grève générale. Des six chefs présents, O’Connor, président de l’Association des Mécaniciens, s’était montré le plus obstiné à refuser cette promesse.

— Vous savez pourtant quelle raclée formidable vous a valu votre vieille méthode de grève et de boycottage, avait dit Ernest.

O’Connor et les autres hochaient la tête.

— Et vous avez appris ce qu’on pouvait faire avec une grève générale, continuait Ernest. Nous avons arrêté la guerre avec l’Allemagne. Jamais on n’avait vu si belle manifestation de la solidarité et de la puissance du travail. Le travail peut et doit régir le monde. Si vous continuez à marcher avec nous, nous mettrons fin au règne du capitalisme. C’est votre seul espoir ; et, qui plus est, vous le savez, il n’y a pas d’autre issue. Quoi que vous fassiez d’après votre vieille tactique, vous êtes condamnés à la défaite, ne fut-ce que pour cette simple raison que les tribunaux sont régis par vos maîtres[1].

  1. Voici, à titre d’échantillons, quelques décisions de tribunaux manifestant leur hostilité contre la classe ouvrière. L’emploi des enfants était chose courante dans les régions minières. En Pennsylvanie, en 1905, les travaillistes réussirent à faire passer une loi ordonnant que la déclaration sous serment des parents quant à l’âge de l’enfant et son degré d’instruction relative devrait désormais être confirmée par des documents. Cette loi fut aussitôt dénoncée