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14. Le commencement de la fin


Dès le mois de janvier 1913, Ernest se rendait parfaitement compte de la tournure que prenaient les choses ; mais il lui fut impossible de faire partager aux autres chefs socialistes son propre point de vue sur l’avènement imminent du Talon de Fer. Ils étaient trop confiants, et les événements se précipitaient trop rapidement vers leur paroxysme. L’heure avait sonné d’une crise universelle. Virtuellement maîtresse du marché mondial, l’Oligarchie américaine en fermait la porte à une vingtaine de nations encombrées d’un surplus de marchandises qu’elles ne pouvaient ni consommer ni vendre ; il ne leur restait d’autre alternative qu’une réorganisation radicale. La méthode de production excessive devenant impraticable pour elles, le système capitaliste, en ce qui les concerne, était irrémédiablement brisé.

La réorganisation de ces pays prit la forme révolutionnaire. Ce fut une époque de confusion et de violence. Institutions et gouvernements craquaient de toutes parts. Partout, sauf en